They are the Kings !

18 ans que ça n’était pas arrivé… 18 ans que les Bleus n’avaient pas gagné en Angleterre ! Certains s’attendaient à une victoire au bout du suspense mais c’est une vraie humiliation qui a eu lieu à Twickenham. Score final : 10-53. Retour sur ce match historique qui restera dans les annales du rugby…

Une première mi-temps à sens unique

Comment donner une vraie leçon de rugby pendant 80 minutes ? Je dirais que ça commence par un début de match tonitruant. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé ! Premier point de fixation avec Ntamack qui réceptionne une chandelle. Et derrière tout va très vite : Dupont éjecte pour Ramos qui s’était placé en numéro 10. Ramos pour Ollivon qui effectue une première course tranchante. Deux anglais sont sur lui mais il arrive quand même à passer les bras pour une autre course tranchante, celle de Flament. Nouvelle passe après contact pour Dumortier qui fixe parfaitement et transmet à Ramos qui n’a plus qu’à aplatir. Un essai de 80 mètres dès la deuxième minute qui vient éteindre le « Swing Low » chanté par les Anglais. Ensuite, il faut attendre la 25ème minute pour voir le second essai français. Tout démarre avec un magnifique 50/22 trouvé par le pied gauche d’Antoine Dupont. Derrière, une combinaison sur touche avec Cros dans le côté fermé. Deux points de fixation (Baille puis Danty) qui gagnent leur duel encore une fois. Et puis, c’est l’inarrêtable Thibaud Flament qui vient conclure ce beau mouvement à une passe avec une course incisive qui met trois Anglais par terre. Même pas une demie-heure de jeu : 17-0 pour les Bleus. Enfin, comment remettre un coup sur la tête de l’adversaire ? Marquer juste avant la mi-temps. Grosse mêlée, Aldritt part dans le fermé pour au final servir Ollivon à l’intérieur. Crochet intérieur, course tête baissée, deux Anglais à terre, essai. Score à la pause : 3-27. A aucun moment la France n’a été mise en danger. Tous les duels ont été gagnés. Owen Farrell sur le banc fulmine.

Une seconde mi-temps magique

Début de la deuxième période. N’importe quel connaisseur de rugby s’attend à une réaction du XV de la Rose. Entrées de Mitchell et de Farrell qui ont tout de suite eu la volonté de garder le ballon et d’accélérer le jeu. Résultat : c’est la France qui craque sept minutes après la reprise. Essai de Steward qui n’a fait qu’une bouchée de Ramos sur l’action. 10-27. A ce moment-là, tout supporter français a peur du retour anglais et d’un faiblissement des Bleus après une si bonne première mi-temps. Mais il vient ce coup de génie… Un chip par dessus la défense de notre numéro 9 national pour Ntamack qui volleye pour Flament. Et c’est le deuxième ligne toulousain (qui a effectué ses études en Angleterre) qui vient crocheter et laisser au sol Malins. Une minute plus tard, Ramos relance et trouve l’intervalle. Il décide de pousser au pied, ce qui n’est peut-être pas le meilleur choix mais les Français sont en nombre pour mettre la pression sur Smith. Le jeune numéro 10 est quasiment tracté jusque dans l’en-but. Il fait le mauvais choix de vouloir résister et non pas aplatir. Il libère au sol mais le ballon est dans l’en-but. Et avec de la malice, Ollivon s’offre lui aussi un doublé en aplatissant par dessus le ruck, ce qui est tout à fait autorisé. Un peu plus de 20 minutes restantes : 10-41. 71ème minute : la France récupère dans ses quarante mètres mais les passes sont approximatives. Sauf que nous savons très bien que dans le désordre et la contre-attaque, elle est la meilleure équipe du monde. Ramos ressort sur Fickou qui voit Penaud seul face à Dombrandt à l’aile opposée. Coup de pied millimétré, rebond favorable, l’ailier clermontois résiste à la cuillère du troisième ligne anglais, sprinte trente mètres et aplatit. 10-48. Mais c’est pas fini ! Il fallait passer la barre des 50 points, et de quelle manière ! Touche sur Flament, déviation pour Lucu, deux passes dans le dos pour trouver Jaminet qui fixe parfaitement et offre le doublé à Penaud. Un essai magnifique pour clore un match de toute beauté. Score finale : 10-53.

Tops et flops

Aucun Français n’a fait un mauvais match. Mentions spéciales pour Flament, la 3ème ligne (Cros, Ollivon, Aldritt) et Ramos qui, malgré son plaquage manqué sur l’essai anglais, a été beaucoup plus intéressant dans le jeu et a inscrit 23 points. Sans oublier les trois piliers toulousains (Baille, Marchand, Aldegheri), la charnière (Dupont et Ntamack) et les trois-quarts centre (Danty et Fickou). Tous ont anéanti les Anglais dans chaque duel. Seul Ellis Genge, capitaine pour la première fois, a fait un match correct. Pour le reste, toute l’équipe peut aller dans les flops avec notamment le sélectionneur Steve Borthwick qui a fait le choix de mettre Smith titulaire et de laisser Farrell sur le banc alors qu’il est nécessaire d’avoir des cadres et de l’expérience dans ces matchs-là. Smith est passé complètement au travers de son match avec aucun franchissement et aucun changement de rythme dans le jeu, tout comme le demi de mêlée Van Poortvliet.

De nombreux records battus

Premièrement, c’est la victoire avec le plus gros écart (+43). Un record qui datait de 1951 lorsque le XV de France s’était imposé en Angleterre de huit points (3-11). Ensuite, les Bleus ont battu le record du plus grand nombre de points marqués face aux Anglais passant de 37 (en 1972 à Colombes) à 53 désormais. De plus, le XV de la Rose n’avait jamais encaissé autant de points à Twickenham de toute leur histoire ! Les Springboks en avaient marqué 42 en 2008. C’est aussi la première fois que l’Angleterre perd deux fois à domicile dans le Tournoi des Six Nations. Enfin, du côté des Français, Damian Penaud dépasse Vincent Clerc et devient le meilleur marqueur des Bleus dans le Tournoi (12 essais).

Une deuxième place à venir ?

Il reste un match pour nos Bleus qui recevront le Pays de Galles samedi prochain. Pas de raison de s’inquiéter après un tel match et surtout quand on connait le niveau des Gallois en ce moment. Le titre restera par contre très compliqué à aller chercher puisque l’Irlande a l’occasion de réaliser le Grand Chelem en battant les Anglais. Enfin, ce qui est fou, c’est que les U20 Français ont réalisé exactement les mêmes performances que l’équipe première et auront peut-être la première place à aller chercher si les jeunes Irlandais eux aussi perdent à domicile dimanche prochain.

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