Maxime Machenaud, Brice Dulin, Jean Monribot, Antoine Miquel, Yoan Tanga, Facundo Bosch, Clément Laporte, Léo Berdeu… Tous ces joueurs ont été formés ou sont passés dès leur plus jeune âge au Sporting Union Agen et se sont révélés au plus haut niveau avant de partir pour les meilleurs clubs de France et d’y briller. Plus récemment, il est possible de citer Émilien Gailleton, qui effectue un très bon début de saison avec la Section Paloise et qui a été appelé pour la première fois dans le groupe du XV de France, mais aussi Émile Dayral encore sous contrat espoir dans cette équipe agenaise. Le demi d’ouverture de 20 ans m’a fait l’honneur d’accorder de son temps pour une interview d’autant plus passionnante. Un entretien qui retrace son parcours, qui décrit sa situation actuelle et qui interroge sur ses expériences marquantes et ses ambitions pour la suite.
Né à Aurillac, Émile Dayral plonge directement dans le rugby de par sa situation géographique mais aussi grâce à sa famille. Avoir un père qui entraîne dans le club de Saint-Cernin en Fédérale 3, c’est l’occasion de vivre dans cette routine offerte par ce sport magnifique qu’est le rugby à savoir les entraînements, les matchs et tout ce qui va avec (les rires, les pleurs, une ferveur incomparable). Le rugby, tout comme il est possible de le voir dans plein d’autres sports (notamment le football), est vecteur de transmission intergénérationnelle et c’est ce qu’il s’est passé dans la famille Dayral. Il progresse alors dans les catégories de jeune à Aurillac et dispute ses premiers matchs en tant que demi d’ouverture, poste à énorme responsabilité qui mêle technique et intelligence de jeu hors norme. Aujourd’hui, une équipe qui n’a pas un bon numéro 10 a très peu de chance de remporter un match. C’est lui avec le demi de mêlée qui dicte le tempo du jeu de son équipe avec des changements de rythme, des passes à l’intérieur, des sautées ou encore des percées ballon en main. Enfin, nous connaissons aujourd’hui à quel point il est primordial d’avoir un jeu au pied excellent pour changer le cours du match que ce soient les pénalités et transformations, les jeux au pied d’occupation (surtout avec l’introduction de la règle du 50/22) ou de pression avec les chandelles ou coups de pied à suivre. C’est donc naturellement au coeur du jeu que le Cantalien s’est placé même s’il a avoué avoir toujours rêvé de jouer troisième ligne aile. Malheureusement, son gabarit l’a trahi !
Puis il effectue ses années en Crabos à Clermont-Ferrand, club phare des alentours à qui il doit beaucoup. Le passage en catégorie Espoirs aurait pu s’effectuer du côté du club auvergnat mais un club s’est alors présenté : le Sporting Union Agen. Émile avait ainsi l’opportunité d’avoir plus de temps de jeu, d’enchaîner les matchs et de prendre de l’ampleur dans un club réputé pour sa formation de haut niveau. Le voilà aujourd’hui dans sa dernière année de contrat Espoir, alternant entre entraînements avec les pros jusqu’au jeudi et matchs avec les espoirs le week-end. C’est là où il faut saluer sa capacité d’adaptation avec des joueurs aux styles de jeu complètement différents entre la semaine et le jour de match. Bien sûr, dans les mois et les années à venir il espère pouvoir enchaîner les matchs avec les pros. Pour l’instant, ses semaines se suivent et se ressemblent avec autant d’entraînements que de musculation, avec une alimentation pas trop stricte (pour lui en tout cas qui a moins besoin de faire attention) et une partie vidéo qui analyse les points positifs et négatifs du futur adversaire mais aussi de soi-même.
Par ailleurs, ce qui est intéressant c’est que quand je lui ai demandé quels étaient ses points à améliorer, il m’a évidemment parlé de corriger les points faibles mais il a aussi insisté sur améliorer sans cesse les points forts. Ce qui montre une exigence avec soi-même très importante qui lui a permis de vivre des expériences déjà incroyables telles qu’une première titularisation en Pro D2 l’an dernier dans le stade mythique de Jean Dauger à Bayonne ou encore les premières sélections chez les Bleuets pour le dernier Tournoi des Six Nations couronnées d’un essai marqué devant sa famille. Tout cela pour un joueur qui n’a même pas 20 ans encore !
Pour finir, je l’avais interrogé sur ce qu’il faisait en dehors du rugby. Il m’a répondu aimer sortir avec des amis boire un café en ville mais aussi voir la famille à Aurillac (ses deux frères jouent à Saint-Cernin). Il suit aussi les matchs de Clermont (club d’origine) où un crack de sa génération (qu’il a cotoyé chez les Bleuets) enchaîne les bonnes performances avec l’équipe première : Baptiste Jauneau. Il est donc compliqué de décrocher du rugby !
Merci à Émile Dayral pour le temps qu’il m’a accordé, pour sa sincérité, sa gentillesse et son humilité. Je lui souhaite beaucoup de réussite pour la suite avec des matchs en Top 14 et pourquoi pas des sélections en Équipe de France très bientôt !
Très bonne analyse et toujours bien documenté
Persiste dans cette voie