Il y a cinq mois, l’Équipe de France réalisait le Grand Chelem au Tournoi des Six Nations. Il y a trois mois, La Rochelle et Lyon étaient sacrés champions d’Europe en battant respectivement le Leinster (Champions Cup, 24-21) et Toulon (Challenge Cup, 30-12) en finale à Marseille. Il y a deux mois, le département de l’Hérault était en fête avec bien sûr Montpellier qui décrochait le bouclier de Brennus en écrasant Castres sur le score de 29-10, mais aussi le Rugby Olympique Agathois (petite dédicace à eux) qui brandissait ce même bouclier après avoir battu en finale du championnat de Fédérale 2 l’Isle Jourdain.
Oui, c’était déjà il y a deux mois et ce week-end, le ballon ovale fait son grand retour avec la reprise du Top 14. Certes, celui-ci n’était jamais vraiment parti avec la tournée des Bleus au Japon, les tournois de rugby à 7 ou encore les affrontements entre équipes de l’hémisphère Sud. Cependant, là, c’est le retour du meilleur championnat du monde (objectivement bien sûr) avec des multiplex, avec des milliers d’abonnés qui se retrouvent pour supporter leur équipe favorite, avec des rires, des pleurs et du chauvinisme bien entendu. Quant au marché des transferts il a été assez mouvementé avec pas mal d’arrivées et de départs dans certains clubs. Des équipes qui ont perdu de très bons éléments mais qui ont su les remplacer. Voyons ce que nous réserve cette saison 2022/2023 avec des équipes très attendues et d’autres qui auront plus de mal.
Commençons par l’équipe qui provoque le plus d’émotions, qui réunit les meilleurs joueurs du pays et qui est actuellement la meilleure équipe du monde : l’Equipe de France. Comment ne voulez-vous pas être sensible à un gros pack d’avants, à une des meilleures charnières au monde (Dupont-Ntamack) et à une ligne de trois-quarts aussi solide défensivement qu’efficace offensivement ? En guise de préparation pour la Coupe du Monde, une année plus qu’intéressante nous attend avec dans un premier temps la tournée d’automne dans laquelle les Bleus affronteront l’Australie, l’Afrique du Sud et le Japon. Dans un second temps bien sûr aura lieu le Tournoi des Six Nations avec l’objectif d’asseoir encore plus sa domination sur l’Europe en remportant un deuxième titre consécutif et pourquoi pas un second Grand Chelem de suite.
Côté Europe, La Rochelle aura fort à faire pour défendre son titre de Champions Cup. Et bien évidemment, Toulon, finaliste de la dernière édition de Challenge Cup, fait partie des grands favoris. Par ailleurs, la grande nouveauté de cette année est l’entrée en compétition de cinq clubs sud-africains : les Lions de Johannesburg et les Cheetahs en Challenge ; les Stormers, les Sharks de Durban et les Bulls de Pretoria en Champions. Nous pouvons expliquer ce changement sûrement par l’envie de relever encore plus haut le niveau de ces deux compétitions mais aussi l’envie pour l’hémisphère Sud de réaffirmer leur supériorité (nettement perdue depuis plusieurs années) à l’échelle mondiale.
Enfin côté Top 14, Montpellier devra défendre son titre, tâche qui n’a été réalisée que par le Biarritz Olympique et le Stade Toulousain depuis que le championnat de France est sous ce nom. Pour ce faire, les Héraultais ont notamment recruté le pilier néo-zélandais expérimenté Karl Tu’inukuafe, le jeune demi de mêlée prometteur Léo Coly (pour pallier le départ de Benoît Paillaugue), le très bon demi d’ouverture Louis Carbonel champion du monde des moins de 20 ans (pour remplacer Handré Pollard) et l’ailier Ben Lam qui a fait beaucoup de bien à Bordeaux. A voir si les départs en retraite de Guilhem Guirado et Fulgence Ouedraogo affecteront l’équipe dans les mois qui arrivent. Du côté des autres favoris pour le titre, nous pouvons citer aussi bien évidemment le Stade Toulousain qui parait plus armé que jamais avec ses recrues de niveau internationales : Alexandre Roumat (pour pallier les départs de Iosefa Tekori et de Rory Arnold), Pierre Louis-Barassi pour renforcer la ligne des trois-quarts, Arthur Retière pour retrouver les appuis de feu qu’avait laissé Cheslin Kolbe les années précédentes et enfin Ange Capuozzo et Melvyn Jaminet qui font partie des meilleurs arrières du monde actuellement. Parmi les autres favoris, il est évident que le nom de La Rochelle revienne souvent. Thierry Païva, Georges-Henri Colombe, Quentin Lespiaucq, Ultan Dillane et Yoan Tanga viennent renforcer un pack d’avants déjà très solide auparavant mais qui a perdu Dany Priso, Guram Papidze, Facundo Bosh, Mathieu Tanguy, Victor Vito, Kévin Gourdon et Wiaan Liebenberg. Antoine Hastoy qui fait partie du top 5 des meilleurs ouvreurs de France remplace un Ihaia West et un Jules Plisson trop inconstant. Ulupano Seuteni, trois-quarts centre qui a fait beaucoup de bien à Bordeaux pallie le départ de Jérémy Sinzelle. Enfin, l’ailier Teddy Thomas arrive pour battre des records de vitesse et répéter des cadrages débordements toujours plus rapides avec le vent qui soufflera toujours plus fort sur le stade Marcel Deflandre.
Ensuite, il y aura les équipes qui sont toujours là, qui sont au rendez-vous pour les phases finales mais à qui il manque quelque chose pour arriver au bout. Tout d’abord, l’Union Bordeaux-Bègles. Une équipe emmenée par un entraîneur charismatique, légendaire qu’est Christophe Urios et qui a recruté de bons joueurs pour la saison à venir : Sipili Falatea, Ugo Boniface, Antoine Miquel, Zack Holmes ou encore Tani Vili. Ensuite, nous sommes obligés de citer le finaliste de l’an dernier : le Castres Olympique, équipe qui a peu changé comparé à l’an dernier (sept arrivées seulement) et qui a beaucoup recruté en Pro D2. Vient ensuite le Racing 92 qui a fait le choix de recruter beaucoup de joueurs non JIFF (Jeunesse Issue de la Filière de la Formation) avec huit joueurs étrangers sur les onze au total. Citons quand même la présence de Cameron Woki en provenance de Bordeaux et le puissant Kitione Kamikamica de Brive.
Par ailleurs, nous avons une équipe qui va sûrement poursuivre sa lancée de fin de saison dernière : le Rugby Club Toulonnais. Recrutement XXL avec les arrivées de Dany Priso, Teddy Baubigny, Mathieu Tanguy, Benoît Paillaugue, Ihaia West, Jérémy Sinzelle et Waisea Nayacalevu. Finaliste de la Challenge Cup et remontée exceptionnelle au classement avec six victoires d’affilée avant d’échouer aux portes du top 6 face au Racing 92 lors de la dernière journée. L’arrivée de Pierre Mignoni aux côtés de Franck Azema reste le point d’interrogation entre ces deux entraineurs qui ont fait respectivement les bonheurs de Lyon et Clermont. Si la cohabitation se passe bien, il n’y a pas de raison pour que le club varois ne se qualifie pas pour les phases finales.
Enfin, viennent les équipes qui seront probablement plus en difficulté. En premier lieu, Clermont. Malgré les recrutements de Loïc Godener, Jules Plisson, Anthony Belleau, Julien Hériteau et Bautista Delguy, il sera difficile de combler les départs de Peni Ravai, Morgan Parra, Camille Lopez, JJ Hanrahan, Wesley Fofana, Tani Vili et Kotaro Matsushima. En second lieu, Lyon. Beaucoup d’arrivées de l’étranger, des départs de joueurs-patrons comme Mathieu Bastareaud ou Charlie Ngatai et de jeunes prometteurs comme Pierre-Louis Barassi ou Clément Laporte. Mais surtout, l’arrivée de Xavier Garbajosa qui a déjà connu une période compliquée en tant que seul entraineur principal de Montpellier. En troisième lieu, le Stade Français qui n’est pas arrivé une seule fois en demi-finale depuis leur titre en 2015. Pour finir, les quatre équipes qui devraient être à la lutte pour le maintien : Pau, Perpignan, Brive et Bayonne. Côté palois, cinq arrivées sur huit proviennent de Pro D2 et il parait évident de citer la perte de leur joueur emblématique : Antoine Hastoy qui n’a pas été remplacé. Côté USAP, il faut surtout relever l’arrivée de seulement huit joueurs pour dix-huit départs. Côté briviste, c’est la même chose : sept arrivées contre seize départs. Côté bayonnais, dix-huit arrivées contre vingt départs. Il leur faudra sûrement quelques matchs pour que l’équipe soit rodée et que le jeu soit bien huilé.
En somme, c’est une nouvelle année au programme alléchant qui nous attend avec des victoires épiques, des moments émouvants et des déceptions.
Pronostic du classement du Top 14 cette saison : Toulouse, La Rochelle, Toulon, Bordeaux, Montpellier, Castres. J’attends vos avis et paris en commentaires. Bonne saison !
TOULOUSE, LA ROCHELLE, TOULON, MONTPELLIER, RACING, CLERMONT
Mon prono????
Super article bastien en espérant que la section fasse mentir tes propos en continuant à grandir
après les 12 et 10 e places des années précédentes
Les 3 articles sont très bien rédigés
3 Supers articles bastien
En espérant que la section fasse mentir tes propos en continuant à grandir après les 12 ème et 10 ème place des années précédentes